Il existe 2 types d’acouphènes :

Les acouphènes objectifs : Ce sont les moins fréquents (5% des patients acouphéniques). Ils sont en relation avec une maladie telle que l’otospongiose, une otite séreuse, un bouchon de cérumen. Ils se soignent plus facilement puisqu’il suffit de soigner la maladie. L’ORL peut les entendre de l’extérieur.

Les acouphènes subjectifs : Ce sont les plus fréquents (95% des patients). Il sont la perception d’un son en l’absence de stimulus et n’est entendu que par le patient. Ils sont souvent dû à une perte auditive. Il est supposé être provoqué par une activité neuronale anormale dans le cortex auditif. Cette activité neuronale anormale survient lorsque les afférences des voies auditives (cochlée, nerf acoustique, noyaux du tronc cérébral, cortex auditif) sont perturbées ou interrompues d’une manière ou d’une autre. Cette interruption peut provoquer la perte de la suppression de l’activité intrinsèque corticale et peut-être la création de nouvelles connexions neurales. Certains pensent que ce phénomène est semblable à la douleur du membre fantôme après amputation.

Le questionnaire THI est un auto-questionnaire mesurant le handicap induit par les acouphènes, développé par Newman en 1996 puis traduit en français et validé par Ghuilyan-Bedikianet en 2010.
Ce questionnaire THI est le plus répandu dans la quantification et la mesure de la gêne des acouphènes. Il peut être utilisé en clinique, en cabinet de sophrologie ou dans le centre d’audioprothésiste. Il permet d’évaluer l’impact des acouphènes sur la vie sociale du patient et comporte vingt-cinq questions élaborées pour explorer trois catégories de handicap :  fonctionnel, émotionnel  et catastrophique.

Le score permet de distinguer 5 degrés de handicap : léger, modéré, moyen, lourd, invalidant.
Le THI sera effectué en début de protocole pour quantifier l’impact des acouphènes sur la qualité de vie du patient et en fin de protocole pour suivre les progrès.
Le THI ne représente qu’un instant T et ne peut en aucun cas être pris comme un diagnostic définitif ou se substituer à un avis médical.

Il n’existe pas de traitement à proprement parlé pour les acouphènes, cependant une prise en charge pluridisciplinaires a été mise en place incluant les ORLs, les audioprothésistes, les psychologues et les sophrologues.
Le sophrologue va intervenir sur la partie émotionnelle de l’acouphène et sur la mise en place du processus d’habituation.

J’applique le protocole de Patricia Grévin (fondatrice du pôle sophrologie et acouphènes à Paris), qui a été évalué par  les annales françaises d’ORLs et de pathologie cervico-faciale (juin 2020).
Ce protocole dure entre 6 et 8 séances en moyenne et peut permettre :

·        une diminution significative du handicap

·        une atténuation de caractère intrusif des acouphènes

·        une amélioration de la qualité de vie